Stories of Storå

À peine arrivé,  il a bien fallu que j’aille à la découverte de ce bourg de Storå.

Bordé d’un joli lac, le village est surprenant. Pas vraiment de centre historique, la région s’est surtout peuplée peu à peu grâce à l’exploitations de mines de fer alentour. Aujourd’hui les mines ont fermé et la population évolue.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, au beau milieu de la campagne suédoise, des logements de réfugiés. Burundais, rwandais, congolais constituent une population originale qui, je dois le dire, tranche avec les images d’Épinal qu’on a de la Suède. Les villages voisins sont également peuplés d’ex réfugiés kodovar, serbes et bosniaques, arrivés quelques années plus tôt.

Voilà donc l’expression de la politique d’intégration en Suède ? Ne surpeuplons pas des cités de banlieues stockholmoises, proposons un repeuplement de régions rurales par les réfugiés. La Suède est en effet le pays avec la législation migratoire la plus souple en Europe. Et le pays a depuis toujours eu la vocation de terre d’asile. Huguenots, militants politiques, réfugiés persécutés ont trouve un allié puissant : la neutralité du pays et son ouverture intellectuelle.

Cependant, l’idéal suédois est mis à mal : mettre des réfugiés à la campagne ,l’idée paraît belle mais la région est sinistrée économiquement. Résultat : aucun emploi à leur fournir. Une misère sociale qui ne s’exprime pas matériellement (les aides sociales aux immigrés restent quand même généreuses en Suède) mais qui transparaît par cette pure ségrégation de deux mondes : peu de mixité dans les rapports sociaux, chose que j’ai pu relever lors des festivités de midsommar (dont je parlerai dans un futur article).
Point positif : cette ségrégation n’est pas spatiale et les populations côtoient les mêmes écoles et bénéficient des mêmes services publics. Donc on peut espérer qu’une ou deux générations permettront d’atténuer la frontière, chose qu’il est difficile d’envisager dans ces cités parisiennes, barrées de la réussite économique et sociale par le boulevard périphérique et la destruction de leurs services publics.

La BO de l’article, un artiste suédois : The Tallest Man on the Earth – Love is all